Michel Tauziède
Et si la poésie ...
Tombées du livre ...
Connais
Connais
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Sens la peur, mais ne sois pas peureux.
Embrasse la colère, mais ne sois pas coléreux.
Connais tous les états, mais ne te fais pas connaître d'eux.
Traverse le jour,
pénètre l'obscurité,
parcours la nuit
et regagne la lumière.
Prends place.
Viens t’asseoir
à la Table des Matières Vivantes
de l'existence.
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*
Entends-tu ?
Entends-tu ?
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Entends-tu
dans le coquillage,
l'obscurité creusant la vague,
le fracas de la coque
et le rictus du naufrageur ?
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*
Hiatus
Hiatus
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Traits de pluie, comme cordes de harpe,
aspirés par la gueule des carpes.
Du ciel, tombe l'eau des nuées
dans l'eau verte des étangs, mélangée
à la façon dont les pensées se noient.
Que subsiste-t-il d'en haut, ici-bas ?
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Il n'est d'histoires
que dans nos mémoires
A l'âme géologue
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Il n'est d'histoires que dans nos mémoires
​
Gyrovague opiniâtre, à jamais vagabond,
enseveli dans le cœur même des pierres,
au royaume d'obscures concrétions
que l'air libre détoure en mégalithes.
Tu suis toutes les strates
de ta minérale errance.
Ta mémoire fusionne avec
la brûlante dérive des continents,
parmi l'étroit et scintillant
cortège des schistes et des micas
où s'enroule la valse des ammonites.
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*
Je l'ai vu
Je l'ai vu
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Mastiquer, en grimaçant, l'écorce d'un astre brûlant.
Déglutir, avec peine, les mots épais du chagrin.
Toujours à ses lèvres,
comme accroché au cycle des lunes,
son sourire.
Pourtant, côté cœur, sa chemise,
écarlate de petites baies écrasées.
​
*
Pour tout le mal que j'ai fait,
pardon.
Pour tout le bien aussi.
Qui es-tu l'un pour l'autre ?
Qui es-tu l'un pour l'autre ?
​
La première fois, nous avons échangé des regards.
Peu après, avons partagé des idées et des rires.
Puis, mis en commun nos mains, nos bouches, nos ventres.
Jusqu'à ce matin, où j'ai pris ton visage.
*
